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Comment l’Autoconsommation Collective pousse les fournisseurs d’énergie à se réinventer.

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October 14, 2024
Dans un contexte planétaire marqué par la lutte contre le dérèglement climatique et l’émergence de la transition énergétique, la mise en place de solutions durables et efficaces pour la production et la consommation d'énergie est devenue une priorité.

Nous constatons en France une accélération depuis la promulgation de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et depuis les Accords de Paris l’ayant suivi. Cette loi vise à réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles, à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, et à améliorer l'efficacité énergétique.

Ces dernières années, la France a connu une hausse significative de la capacité installée en énergies renouvelables, notamment dans le solaire et l'éolien, et la production primaire d’énergies renouvelables a augmenté de 75% depuis 2005. Les politiques publiques et les incitations financières ont joué un rôle clé dans cette évolution.  

Parallèlement, les avancées technologiques, comme les réseaux intelligents et les systèmes de stockage d'énergie, facilitent l'intégration des énergies renouvelables. Ce qui permet un essor de ces énergies propres autant à l’échelle nationale qu’à l’échelle locale. On constate en particulier un développement accru de la production locale d’énergie renouvelable. Ce modèle de production décentralisée s’accélère et laisse la place à un très grand nombre de petits producteurs, particuliers ou collectivités.

Cette tendance a permis l’apparition de modèles d’Autoconsommation individuelle et collective qui transforment le modèle énergétique français et contribuent à la transition énergétique à l’échelle locale.  

L’autoconsommation collective (ACC) est en développement depuis ces dernières années.

L’Autoconsommation Collective est un modèle local permettant à plusieurs consommateurs de partager la production d’électricité issue de sources renouvelables. Le fonctionnement de l’ACC repose sur une structure où producteurs et consommateurs se regroupent au sein d’une même entité juridique appelée personne morale organisatrice. Cette entité produit l’électricité et en gère le partage entre ses membres : particuliers, entreprises ou collectivités. Le gestionnaire de réseau de distribution joue un rôle central dans cette organisation en relevant les courbes de charge des consommateurs et producteurs, calculant les parts de production à affecter à chaque participant et en communiquant ces informations aux fournisseurs d’électricité pour ajuster la facturation de ce qui est soutiré de la production traditionnelle.

Zones d’activités, zones rurales isolées, métropoles, immeubles d’habitation ou encore bâtiments publics : les opportunités sont nombreuses comme le montrent les chiffres de la croissance de l’ACC : 2023 a vu un doublement du nombre de projets en France par rapport à 2022 et la puissance des nouvelles installations d’ACC est en hausse de 34% sur un an.

L’ACC bénéficie d’une dynamique solide : elle offre aux consommateurs la garantie d’avoir accès à une énergie propre, locale et abordable : Le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité (TURPE) étant réduit pour l’électricité auto-produite. Cela incite également les particuliers à s’impliquer dans de tels projet pour maximiser leur autoconsommation et réduire leur facture d’électricité.

Quant aux collectivités et aux entreprises, confrontées ces dernières années à une explosion de leur facture d’énergie, elles ont adhéré à ce modèle d’autoconsommation collective qui agit comme « un bouclier de résilience économique et sociale au sein des territoires ». De plus, la loi d’accélération sur les énergies renouvelables de 2023 a changé la donne, en assouplissant les conditions requises pour le développement des projets d’ACC et en rendant les démarches plus claires et plus rapides.  

En complément, cette loi autorise les collectivités à souscrire à des contrats de gré-à-gré permettant de s’affranchir de la limite des 2 kilomètres et de se fournir auprès de producteurs solaire et même éolien au-delà de cette distance.  

Le développement de l’ACC est également souhaité par les gestionnaires de réseau d’électricité. L’électrification des usages et la hausse de la demande provoque une tension importante sur les réseaux de transport et de distribution et la hausse de la demande en électricité augmente la congestion des réseaux. Les projets d’ACC, en privilégiant la production et la consommation en local, participent à une meilleure gestion des flux sur le territoire.  

Et d’un point de vue purement physique, l’ACC réduit considérablement les pertes d’énergie. Pour une fourniture standard, le mix énergétique français a un rendement de l’électricité de 43% de l’énergie primaire consommée. Alors que dans le cas d’une production renouvelable locale, le rendement est proche de 100%.  

Une politique incitative permettrait de confirmer l’envol de l’ACC

Malgré ses nombreux avantages, l’ACC en France se heurte à plusieurs obstacles, notamment en terme de rentabilité. Les flux d’énergie autoproduits sont soumis à diverses taxes et tarifs (TURPE, CSPE, TVA…). Tout comme l’Autoconsommation individuelle, l’intérêt des projets d’ACC se trouve dans la logique de circuit court existant entre la ferme photovoltaïque du producteur et les consommateurs locaux. Or, l’électricité provenant d’initiatives d’ACC est soumise au TURPE alors même que les courtes distances permises par l’ACC réduisent considérablement la charge sur le réseau. Bien que le taux de TURPE soit inférieur à celui de la fourniture classique, il reste contraignant si on le compare à celui de l’Autoconsommation individuelle (exonérée de ce tarif). De plus, le TURPE est majoré pour les flux allo-produits (la fourniture d’énergie traditionnelle). Ces incohérences limitent l’attractivité économique de l’ACC.  

À l’étranger, des politiques incitatives permettent de stimuler le développement des communautés énergétiques. En Italie et au Portugal, par exemple, des initiatives favorisent l’ACC par rapport à l’autoconsommation individuelle, les rendant économiquement plus rentables. Selon une étude réalisée par un groupe de chercheurs, les communautés énergétiques dans ces pays bénéficient de meilleures conditions financières grâce à des incitations publiques, telles que des subventions directes, des réductions de taxes et des tarifs de rachat avantageux. Ces politiques encouragent la participation des consommateurs et augmentent la viabilité économique des projets d’ACC. En s'inspirant de ces modèles, la France pourrait adopter des mesures similaires pour renforcer le secteur de l’ACC et encourager une transition énergétique plus massive et durable.

En France, plusieurs solutions peuvent être envisagées. Une première piste pourrait être de prendre les mêmes décisions que pour l’autoconsommation individuelle, comme le fait de diminuer (ou supprimer) le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE). La mise en place d’un modèle d’achat des surplus d’électricité produite, similaire aux dispositifs d’appel d’offres de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), avec des niveaux de valorisation variables selon le taux d’autoconsommation, serait également bénéfique. Enfin, proposer des primes spécifiques pour l’ACC inciterait les consommateurs à acheter de l’électricité en circuit court.

Quel avenir pour les fournisseurs d’énergie ?

L’ACC contribue à modifier le paysage énergétique français de même que de nombreuses autres initiatives : autoconsommation individuelle, développement des pompes à chaleur, voitures électriques, ballons thermodynamiques… Ceci à une différence près : le fournisseur est tenu de dissocier la consommation provenant de la production collective de la consommation alloproduite (fournie par le fournisseur) pour lui établir une facture correcte.  

Au-delà de cet aspect, le fournisseur doit faire face à un choix : reste-t-il un simple détaillant achetant l’énergie sur les marchés et la revendant à son client ou est-il en mesure d’accompagner son client sur le chemin de la transition énergétique ?  

Les opportunités offertes au client se multiplient et il devient de plus en plus conscient des enjeux (ainsi que des prix) et se transforme de simple consommateur en acteur. Cette transformation nécessite un accompagnement que le client a naturellement tendance à aller chercher auprès d’acteurs innovants plutôt qu’auprès de son fournisseur traditionnel. C’est ainsi que se développent nombre d’acteurs impliqués dans ces nouveaux usages. Ceux-ci se tournent naturellement vers la fourniture d’énergie en complément de leur activité principale pour offrir un service complet à leurs clients, comme le fait par exemple AIRA, fabricant de pompes à chaleur.  

Le fournisseur a néanmoins la chance, via son activité historique de détaillant, de posséder la majorité de la relation client. Il est stratégique de capitaliser sur cette relation, principalement en allant au-delà des modèles traditionnels et devançant les besoins des clients, besoins induits par ces nouveaux usages. En l’occurrence, trois besoins vont nécessiter son expertise :  

  • le décalage des usages du consommateur pour maximiser la consommation sur les périodes d’autoconsommation collective par exemple,  
  • la facturation sur courbe de charge pour pouvoir fournir les prix les plus appropriés au client, ainsi que des offres promotionnelles à court terme,
  • la gestion de l’effacement, qui peut être vue comme une combinaison des deux précédents besoins.

Pour supporter ces nouveaux usages, le fournisseur doit moderniser son système d’information.

A l’évidence, le système d’information du fournisseur d’énergie n’est pas prévu pour de tels bouleversements. Si la plupart des systèmes s’accommoderont de la mise en place de la dissociation des flux autoproduits et alloproduits ainsi que de la gestion de nouvelles taxes, peu d’entre eux sont en capacité de supporter les transformations à venir.  

Les nouveaux besoins quant à eux impliquent des contraintes beaucoup plus fortes sur le système d’information. De relèves sporadiques et batchs de facturation, ils devront passer à l’ingestion massive de données et une réactivité temps réel requise par les nouveaux usages et attendue par un consommateur désormais acteur.

Ces systèmes doivent également fournir l’ouverture nécessaire pour s’intégrer à des plateformes tierces dédiées à la gestion de fonctionnalités spécifiques : effacement ou pilotage de l’injection de véhicules électrique (V2G) par exemple. De par leur conception, les systèmes historiques ne sont pas adaptés à ce type d’évolution et ne sont pas non plus en mesure d’affronter les enjeux de sécurité des systèmes d’information qu’elle implique.  

Comment triPica peut accompagner les fournisseurs d’énergie vers cette modernisation ?

Nativement cloud, temps réel, ouverte et multi-industrie, de par sa conception la plateforme triPica est parfaitement adaptée pour répondre aux enjeux de la transition énergétique.  

Elle a été pensée pour supporter de nouveaux usages et en supporte déjà : comme par exemple la gestion de l’injection d’énergie depuis les batteries de voitures électriques et la rétribution du client dans le cadre de cette activité.

Bâtie sur un socle technologique robuste et un modèle de données générique, triPica a été conçue pour s’adapter aux services qu’elle est en mesure de facturer. Ce qui en fait une différence fondamentale par rapport aux solutions du marché qui ont été conçues pour répondre à un besoin spécifique et qui ont ensuite tenté de s’adapter à de nouveaux usages.  

Ces atouts complétés par sa robustesse et sa scalabilité en font la solution la plus pérenne pour faire face à un avenir où les usages de demain ne sont probablement pas encore connus. Ceci quelle que soit votre taille ou vos ambitions.  

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